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Depuis sa création en 1996, l'Association FORCED LANDING a pour objectif d'honorer la mémoire de tous les aviateurs qui ont combattu (et souvent donné leur vie) durant la seconde guerre mondiale pour repousser l'occupant nazi et redonner à la France sa liberté. Notre travail se concentre sur le Département de l'Eure-et-Loir (28).
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BOMBARDEMENTS DE CHARTRES LE 1er AOUT 1944 |
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Le 1er Août 1944, 1014 quadrimoteurs
et 397 chasseurs d'escorte de la 8ème Air Force Américaine
décollent d'Angleterre. Initialement, la ville de Berlin
était la cible principale de la journée. Toutefois, en
raison d'un ciel extrêmement nuageux pouvant compromettre la
mission, le commandement américain décida de modifier les
objectifs. Chartres, Châteaudun et Orléans figurent
désormais parmi les objectifs prioritaires des bombardiers.
La percée des troupes terrestres américaines vers Avranches
doit être renforcée par les bombardements des terrains
d’aviations proches du front normand afin d’empêcher le
ravitaillement en munition et en carburant des chasseurs
allemands qui tentent d’harceler les alliés.
Le bombardement du terrain d’aviation et des Grands-Près à Chartres L'attaque de la ville de Chartres
devra se faire en trois étapes, à 14H30, 16H10 puis
17H45, la première vague se composant de 58
"Forteresse volantes" B-17 (36 B-17 du 91st BG et 22 B-17 du
401st BG) qui ont pour cible le terrain d’aviation de
Chartres tandis que 36 autres B-17 du 384th BG attaqueront
un pont ferroviaire (viaduc des Grands-Près) et enfin, un
troisième bombardement se déroulera une heure après la
première attaque.
Le témoignage du Lt Jesse E. MAXEY
du 384th BG (545th BS) résume assez bien le déroulement de
cette attaque avec le décollage à 11H30, le regroupement fut
normal et complet au-dessus de leur base à 12H15. La cote
ennemie fut atteinte à 22.000 pieds d’altitude au Nord du
Havre et l’objectif fut atteint à 14H45 à 25.000 pieds
d’altitude. Aucun chasseur ennemi ne fut rencontré. Idem
avec la Flak, excepté sur l’objectif où elle fut modérée
mais très précise. L’objectif du 384th BG était le pont
ferré mais les résultats de ce bombardement furent jugés
médiocres. Un B-17 du groupe précédent (91st
BG) fut touché par un tir direct, il plongea, s’enflamma
puis explosa à 5.000 pieds d’altitude. Aucun parachute ne
fut aperçu. Peu après, deux B-17 du groupe
suivant (401st BG) rentrèrent en collision et un seul
parachute fut observé. Les chasseurs alliés escortèrent les
formations de bombardiers durant toute la mission et les
bombardiers rentrèrent à leur base anglaise vers 17H50.
En effet, ce jour là, la ville de
Chartres et ses faubourgs subirent trois violents
bombardements successifs à 14H30, 16H10 puis à 17H45.
L'objectif principal des bombardiers était le terrain
d'aviation et le viaduc des Grands-Prés. De nombreuses
bombes tombèrent sur la ville à Saint-Chéron, sur le
Faubourg Guillaume, sur le Cimetière Saint-Chéron, sur la
Rue d'Ablis, sur la Place Billard, sur la Place de la
Poissonnerie, sur la Rue d'Amilly, Rue du Bourgneuf, les
Trois-Ponts et le quartier de la Roseraie. Des projectiles
tombèrent aussi à Luisant, rue Marceau et à Beaulieu. Les
dommages matériels sont importants. Seules les voies ferrées
"Chartres-Orléans" et "Chartres-Massy" furent coupées, cette
dernière à hauteur de Champhol. Un incendie se déclara Place
Billard et Place de la Poissonnerie, nécessitant
l'évacuation de nombreux immeubles. Au total, on dénombra 25
tués, 20 blessés, 226 bombes, 90 engins incendiaires, 50
immeubles détruits, 80 immeubles inhabitables et 100
immeubles endommagés. Lors de ces trois bombardements, trois
bombardiers furent abattus par la DCA. A 17H20, les appareils de la
première vague sont de retour sur leurs terrains d’aviation
en Angleterre.
. . LE CRASH DU B-17 du Lt STEVENS A AMILLY A 14H53, la première vague composée de 12 bombardiers B-17 du 91st Bomb Group et de 36 B-17 du 384th BG arrivent sur Chartres pour détruire le terrain d'aviation et le pont ferré des Grands-Près. Parmi ces bombardiers, se trouvent onze appareils du 322nd Bomber Squadron, quatre appareils du 323rd BS, neuf du 324th BS et douze appareils du 401st BS. Tous décollèrent vers 11H30 du terrain d’aviation anglais de Bassingbourn entre Londres et Cambridge. Il se disait à l’époque que le terrain d’aviation de Chartres était une piste en cours de réaménagement pour accueillir un nouveau type de chasseurs allemands, les Me-262, les premiers chasseurs allemands à réaction. A l’approche de l’objectif et arrivant par l’Ouest de la ville, la défense anti-aérienne allemande de Mainvilliers pour cible les premiers appareils et se montra très précise. Elle finit par toucher de plein fouet le B-17 n°42-97879 (Code « DF-E ») appartenant au 324nd Bomber Squadron du 91st Bomber Group et piloté par le 2nd Lt Arthur L. STEVENS. Il s'écrase immédiatement à l'Ouest de Chartres, à Amilly.
Rapport allemand du crash du B-17 d'Amilly .
Epave du B-17 n°42-97879 à Amilly
Le lecteur averti notera que l’appareil appartenait en réalité au 324th BG mais qu’il avait été assigné à titre exceptionnel à un équipage du 322nd BG. Selon les témoignages apportés par d'autres membres de la formation, l’appareil fut atteint par des obus entre le poste de pilotage et la soute à bombes, ainsi qu'à l'aile gauche. L'appareil s'engagea alors dans une vrille avec deux moteurs en feu. Quatre hommes d’équipage restèrent bloquer dans l'avion en flammes et cinq autres parvinrent à sauter mais un seul des aviateurs réussit à ouvrir son parachute… Vers 1.500 pieds, la forteresse
volante, vraisemblablement encore chargée de bombes, explose
en l'air et éparpille des débris sur une grande superficie.
L'homme chanceux qui sauve sa vie est le Sergent Laurence E.
DOYLE, mitrailleur arrière mais il fut capturé par les
Allemands.
Le T/Sgt Eldred BASKIN s’était
engagé dans l’armée de l’air en Avril1942. Il reçut un
entrainement basic sur le terrain d’aviation de SHELPBARD,
puis une formation de mitrailleur pour bombardier, à Las
Végas. Depuis Juin 1943, il était
instructeur-mécanicien à Moses Lake (Washington) puis à Drew
Field, Tampa (FL). Là, en Juin 1944, il rencontra un
équipage en transit vers le front européen mais un de ses
membres était tombé malade et un remplaçant fut recherché.
Le T/Sgt BASKIN se porta volontaire. De toute évidence, l’équipage du Lt
STEVENS fut constitué à la mi-juin 1944 et ses membres
s’installèrent immédiatement sur le terrain d’aviation de
Bassingbourn. Ainsi, lors de la
mission du 1er Août 1944 sur Chartres, cet
équipage ne volait que depuis peu de temps. Cette
information fut confirmée en 2012 par la sœur du T/Sgt
BASKIN. Ceci explique pourquoi il n’existe aucune photo de
cet équipage. Initialement, le 2ème
Lt James SWAYE devait être le bombardier de cet équipage
mais, puisque la 8ème Air Force manquait
cruellement de navigateur, ce dernier fut volontaire pour
suivre une formation de navigateur dans une école située en
Angleterre. Il fut alors remplacé par le 2ème Lt
Thomas J. SCHEURELL. Le 1er Août
1944, le 2ème Lt SWAYE n’avait pas encore terminé
sa formation de navigateur. Du fait de la disparition de son
équipage d’origine, il intégra ensuite l’équipage du 2ème
Lt Royal E. MANVILLE. Six jours avant sa disparition, le
T/Sgt BASKIN avait écrit à sa famille pour lui confirmer
qu’il était satisfait de sa situation, de son équipage et
que, seule, son épouse (Dorothy) lui manquait. En effet,
ils étaient mariés depuis moins d’un an. Après la guerre,
son épouse se remaria et construisit une nouvelle famille
(le T/Sgt BASKIN n’avait pas d’enfant) mais elle garda
toujours contact avec la famille BASKIN. Son corps fut rapatrié après la guerre au cimetière national d’Arlington avec quatre de ses camarades d’infortune (LESZKOWICZ, TALIAFERRO, CARREL et Lt STEVENS).
Thomas J. MINNICK
Eldred BASKIN
Sgt Laurence E. DOYLE
Sgt Paul B. TALIAFERRO (Collection Famille Taliaferro) . Le corps du 2ème Lt
SCHEURELL fut également rapatrié après la guerre,
séparément. Les corps du T/SGT
MINNICK et du 2ème Lt DIXON reposent désormais au
cimetière militaire américain de Colleville-Sur-Mer
(Normandie).
.
LE CRASH DU B-17 du Lt MELOFCHIK A NERON Le B-17 n°42-39873 (code « IY-Q », surnommé « Stormy Weather ») piloté par le 1er Lt Gérard J. MELOFCHIK et appartenant au 615th Bomber Squadron du 401st Bomber Group participait à la seconde vague et décolla de Deenethorpe, un aérodrome au Nord-Ouest de Cambridge.
Illustration de Christian DIEPPEDALE
Vers
15h00, dans un ciel nuageux, à 27.000 pieds d'altitude, les
bombardiers américains approchent de l’objectif et
s'apprêtent à larguer leurs bombes sur le terrain d'aviation
allemand. Toutefois, les trois batteries de la
DCA allemande installée à Mainvilliers se montrent très
actives et réussissent à toucher de plein fouet un des
bombardiers. Un témoin français vécut cet évènement et
raconte: "Une forteresse partie en éclats, laissant à sa
place un petit nuage de fumée noire. Des débris de la queue
tombèrent dans le Bois du Rigeard alors que l'avion
plongeait en direction de la route de Dreux". Ce
bombardier est celui du 2nd Lt MELOFCHIK qui se sépare alors
en deux parties et va s'écraser quelques secondes plus tard
à Néron.
Sept des neuf aviateurs trouveront la mort.
Rapport allemand du crash du B-17 à Néron
Voici la composition de l’équipage:
.
Morceau de carlingue
du B-17G – 42-39873
(collection JP Niclot)
Vestige du B-17 de Néron
Par chance, les Sergents James W.
BOZARTH et Harold E. MAPES parviennent à s'extraire de
l'empennage sectionné du bombardier durant sa chute et à se
parachuter. Le parachute du Lt MAPES se mit
alors en torche et s'abat rapidement dans la plaine
au-dessus de la ligne de chemin de fer à Lèves. Au même
moment, un second parachute (celui du Sgt BOZARTH) s'ouvre
correctement et l'aviateur atterrit dans le champ des Gros
Ormes à Lèves. Immédiatement, James BOZARTH fut
pris en charge par trois jeunes habitants de Lèves (Mr
Pierre DOUBLET, André LESOURD et Mr FARGUES). Les jeunes
français cachèrent l'américain dans un petit bois le temps
de lui trouver des vêtement civils et, comme bien souvent
face à un grand gaillard, le pantalon était trop court et
son nouveau pull était trop étroit...André LESOURD se
chargea de se débarrasser du parachute qu'il dissimula dans
un grenier et Pierre DOUBLET se chargea de se débarrasser de
la combinaison dans laquelle il trouva la photo ci-jointe
(destinée à la production de faux papiers) qu'il conserva. Le jeune FARGUES remit l'aviateur
entre les mains de la résistance locale, le "réseau
Picourt". Le 08 Août 1944, ce Réseau d’évasion remit le
Sergent BOZARTH à un de ses membres (Jean Jacques DE
SOUBRIE) afin que l'aviateur américain soit emmené et caché
à Paris en attendant la libération. Or, cet agent était en
réalité un agent infiltré de la GESTAPO qui le livra aux
mains de l'ennemi à Paris. Habillé en civil, il ne fut pas
traité en tant que prisonnier de guerre et fut emprisonné à
Buchenwald, en Allemagne. Plusieurs fois, il fut menacé
d'être fusillé. Puis, il fut envoyé au Stalag VII quand les
soldats russes commencèrent à entrer en Allemagne. Le camp
fut à nouveau déplacé à MOOSBURG, en Allemagne, près de
MUNICH. Finalement, les prisonniers
américains furent libérés par les blindés du Général PATTON
puis dirigés vers Le HAVRE pour emprunter les "Liberty Ship"
(bateaux de la Liberté). James BOZARTH pesait alors 40 Kg à
son retour aux USA. Après avoir quitté l'Armée, James
BOZARTH s'inscrit à l'Université de Missouri où il suivait
des cours de "prépa" vétérinaire. Il rentra à l'école
vétérinaire en 1949 et termina ses études en 1955 pour
ouvrir un cabinet vétérinaire. Marié à CLARA, James eut
quatre enfants. Malheureusement, il décéda d'une
crise cardiaque en 1978. Pour sa part, Harold MAPES ne put
s’évader. Au cours de la chute de son B-17, tout vole dans
la carlingue et il parvient à saisir son parachute mais ne
réussit à l'attacher que d'un côté. Coincé par une jambe
prise dans un morceau de métal, il ne peut sauter mais ouvre
tout de même son parachute qui, du coup, le propulse à
l'extérieur de l'avion. A moitié sanglé, le parachute en
torche, l'aviateur entame une descente vertigineuse alors
que les Allemands lui tirent dessus. Il eut toutefois le
temps d'apercevoir la cathédrale de Chartres.
Voici le récit du Sergent MAPES, 55 ans après les faits: "J'ai
atterri sur un tas de foin dans un champ où il y avait
d'autres petites meules de foin (probablement dans la Vallée
de l'Eure entre le bourg de Lèves et le Stade des
Grands-Près). Il y avait des gens à côté d'une grange qui me
regardaient alors que j'essayais de dégrafer la courroie de
mon parachute. J'espérais courir vers eux et pouvoir
rejoindre la Résistance française. Presqu'aussitôt, deux
très jeunes soldats allemands qui s'étaient approchés une
mitraillette à la main en se dissimulant derrière les autres
tas de foin me tombèrent dessus en me traitant de "bandit
d'aviateur". Ils m'ont fait marcher jusqu'à la route,
traînant derrière moi le parachute dont je réussis enfin à
détacher la courroie. Je dus m'asseoir au bord de la route
face aux deux Allemands qui braquaient sur moi leurs armes,
et ce, jusqu'à ce qu'arrive un véhicule automobile, un genre
de "jeep", dans laquelle se trouvait un officier allemand.
Celui-ci me poussa à l'arrière de la voiture qui démarra
aussitôt. L'un des deux soldats marchait derrière nous. Je
ne savais pas ce que l'autre était devenu. Nous avancions
jusqu'à une maison bombardée qui se trouvait sur le côté
droit de la route. Près de là, au bord de la route, se
tenait une très jolie jeune fille qui pleurait. Elle portait
un corsage rouge et elle tenait à la main une paire de
chaussures rouges. J'ai pensé que la maison bombardée était
la sienne. On s'est arrêté là et l'officier la fit asseoir à
sa place sur la banquette avant et il me fit descendre. Je
dst continuer à pied avec le soldat. Nous marchions donc sur
la route au bord de laquelle se trouvaient des Français
(probablement dans la rue du Bourgneuf). C'est alors qu'une
vieille dame s'approcha du soldat allemand qui me gardait,
l'injuria et lui cracha à la figure. J'ai pensé qu'il allait
la tuer, mais il l'ignora et nous marchâmes jusqu'à nous
atteignîmes ce qui semblait être un magasin dans les
dernières maisons du village. C'était, si je me souviens
bien, sur le coté gauche de la route. Chaque fois que j'ai
vécu des moments terribles au cours de ma captivité en
Allemagne, le souvenir de cette brave dame m'a aidé à
surmonter ma peur. On m'a fait entrer dans ce que je crois
être un magasin. Tout autour, il y avait des glaces comme
dans les drugstores d'autrefois aux Etats-Unis. C'est ce qui
allait être ma prison pendant plusieurs jours et c'est là
que je fus interrogé par un officier allemand. Il m'a dit:
"Pour vous, la guerre est finie". On m'a laissé enfermé tout
seul pendant le reste du temps où j'ai séjourné dans cet
endroit. Durant cette période, les alliés ont continué de
bombarder le secteur à plusieurs reprises. Chaque fois que
cela se produisait, les Allemands se précipitaient hors du
bâtiment, ils me laissaient seul, je présume qu'ils se
rendaient dans un abri. C'était la première fois que je me
trouvais de l'autre côté d'un bombardement et, le moins que
l'on puisse dire, c'était effrayant. Après
plusieurs jours, on m'a emmené dans un petite église à
Chartres où se trouvaient en détention d'autres aviateurs
américains, en attente de leur départ vers un camp de
prisonniers". L'église en
question semble être la chapelle du Lycée Marceau. A
l'époque, les murs étaient criblés de trous de balles et
Harold MAPES crut devoir faire face à un peleton d'exécution
(en réalité, il n'en n'était rien). Curieusement, les
représentations du Christ avaient été remplacées par celles
d'Hitler. Les prisonniers furent conduits à Paris en
Mercedes puis Harold MAPES fut conduit dans un camp de
prisonnier à STETTIN (Stalag IV), en Pologne. Devant
l'avancée russe, le Stalag sera évacué (marche forcée par un
grand froid) en début 1945 vers le Stalag 3 puis le Stalag
17. En Avril 1945, il fut délivré en Allemagne. Durant tout le restant de sa vie,
Harold MAPES ne sut jamais qu'un autre membre de son
équipage avait survécu à ce crash. C'est en 1995 qu'il fut
contacté par Robert SMITH (un ancien aviateur également
tombé près de Chartres le 26 Mai 1944) et qu'il apprit
l'évasion (échouée) du Sergent BOZARTH. Pour célébrer ses 50
ans de mariage avec son épouse Nancy, il décida alors de
réaliser un pèlerinage sur les lieux du crash le 15 Avril
1999. Harold MAPES décèdera le 21 Septembre 2000 d'une crise
cardiaque à GLEN ROCK (USA).
Le 31 janvier 1945, le témoignage du Maire de Nogent-le-Roi fut recueilli: Quatre hommes furent enterrés à Néron et le vicaire de Néron prétendait que le bombardier était en mission pour bombarder Chartres lorsque sa queue a été coupée. Lorsque l'avion fut aperçu pour la première fois, il n’avait plus sa queue. L'avion est tombé le 1er août 1944, à environ 200 pieds du sol, la bombe explosa et l'avion a été éparpillé sur une zone d'une circonférence d'environ 2 miles. Lorsque l'enquêteur a fouillé la zone, des centaines de petits morceaux de l'avion ont été trouvés, aucun plus gros qu'une machine à écrire, à l'exception des moteurs, dont trois ont été trouvés à environ cent à deux cents mètres l'un de l'autre.
Témoignage de Mme Bridier Rêve qui
se trouvait à Néron ce 1er Août 1944: Lorsqu'elle remarqua
l'avion pour la première fois, il venait de la direction de
Chartres. La queue manquait et il volait à l'envers,
pensait-elle. les autres étaient morts. M .Grezil
(le fabricant de cercueils) vit également l'avion exploser
en l'air. Il est allé avec les autres sur les lieux et c'est
lui qui a retiré de l’épave, le torse carbonisé d’un corps
inconnu .Il était aux environs de midi
Selon le curé Dumarque (Vicaire de
Néron) , les plaques d'identification ont été conservées par
les allemands jusqu'à leur départ où ils les ont remises au
vicaire qui les a remises au 509th MP Bn le 3 septembre 1944
. Les trois étiquettes de Pratt, Tracy
et Wheaton accompagnèrent les corps jusqu'au lieu
d'inhumation.
LE CRASH du B-17 DU Lt SPROUL A POISVILLIERS Au
cours de la chute du B-17 du Lt MELOFCHIK, ce dernier heurte
un second bombardier du même squadron, dans la formation
légèrement plus basse sur la gauche. Il s'agit du
B-17
n°43-37859 (Code « IY-D », surnommé « Jeanne ») piloté par le
2nd Lt Robert B. SPROUL
qui s'écrase immédiatement
à Poisvilliers, au Nord de
Chartres. Aucun
aviateur n'eut le temps de s'échapper de la carlingue. Les corps du Lt SPROUL et du S/Sgt
KOTILA furent inhumés dans un premier temps dans le
cimetière communal de Chartres à Saint-Chéron. Les corps de
SPROUL, BENNET, ELLINGTON, LA POINT et de HINDERSCHIELD
furent finalement inhumés après guerre au cimetière
militaire américain de Saint-Laurent-sur-Mer. Les corps de
MOON, KOTILA, MARK et de CORNWELL furent transportés et
inhumés aux USA. A noter qu'habituellement, le Sergent MAPES
était mitrailleur dans le B-17 du Lt SPROUL et que, ce jour
là, le mitrailleur du Lt MILOFCHIK n'était pas rentré de
permission. Le Sergent MAPES fut alors volontaire pour le
remplacer exceptionnellement et rejoindre l'équipage de
MILOFCHIK. Ce choix lui aura sauvé la vie !
Rapport allemand du B-17 de Poisvilliers . Voici la composition de l'équipage:
Le crash du P-51 du Lt DORSSENDORFER Le
1er Août 1944, vers 15H00, les P-51 du 355th FG
sont en mission d’escorte des formations de bombardiers qui
ont pour objectif le terrain d’aviation de Chartres.
Une fois dans la zone de
bombardement, le Flight mené par le Lt DORSSENDORFER décida
de s’attaquer à des cibles d’opportunité au sol dans les
environs de Chartres. Un train de 10/15 wagons (mais sans
locomotive) fut choisi et chaque appareil fit deux ou trois
passes. Au moment où le flight se reformait quelqu’un
signala l’arrivée de six M-109. La formation se dispersa, le
Lt ELLSWORTH confirma avoir été pris en chasse par un Me-109
et gagna au plus vite le refuge que constituait le plafond
nuageux. Personne ne revit le Lt DORSSENDORFER. Le
récit du l’Oblt Hubert HECKMANN (pilote allemand du
III./JG1) nous éclaire sur les circonstances de ce bref
combat aérien : « L’Obstlt
IHLEFELD, le Kommodore, avait pris part à cette mission avec
son Stabschwarm. Nous avons alors rencontré des Mustang qui,
pour une fois, évoluaient à une altitude inférieure à la
nôtre. Avant même qu’ils ne nous aient vu, IHLEFELD avait
abattu un des Mustang. Le combat éclata aussitôt après dans
toutes les directions. J’engageai un combat tournoyant avec
quatre Mustang, et après deux ou trois tours, je réussis à
atteindre le plus proche qui bascula vers le sol sans que
j’ai eu à observer de parachute. Entre-temps, deux Mustang
s’étaient échappés et je voulus m’attaquer au dernier
lorsque je vis l’Uzz. BRECHTOLD plonger derrière moi à sa
poursuite. Il pouvait ne pas m’avoir vu, aussi je m’écartais
pour ne pas être abordé. En deux tours, BRECHTOLD avait
atteint l’autre Mustang qui alla s’écraser au sol sans
qu’une fois encore le moindre parachute ne soit ouvert.
BRECHTOLD, particulièrement excité par sa victoire ne
pouvait plus se contenir et criait dans la radio « j’en ai
abattu un, j’en ai abattu un.. ». J’essayais bien de lui
répondre mais il était tellement « remonté » qu’il prit
immédiatement la route du retour ».
La victoire de l’Obstlt ne sera pas confirmée, contrairement
aux deux autres qui furent enregistrée pour 14H58 et 15H00. Le
P-51 n°
44-13553 (Code « WR-C ») piloté par le
Lt DORSSENDORFER Vincent G.
(matr. 0-680010) s’écrasa à 2 Km au
Sud de St Maurice-St
Germain. Le pilote sera retrouvé dans la
carlingue de son appareil et sera inhumé provisoirement dans le cimetière
communal de St Maurice- St Germain.
Ce
P-51 sera le seul perdu par le 355th FG ce 1er
Août 1944.
Lt
DORSSENDORFER Vincent G
![]()
[1] On peut supposer qu’il
s’agissait des B-26 du 387th BG et du 397th BG chargés
de bombarder l’Est de Chartres.
Le Bombardement de Châteaudun De 15H10 à 15H30, le terrain d'aviation de Châteaudun est bombardé par plusieurs vagues de formations de bombardiers américains. On compte 9 vagues de 33 avions groupés par 11 avions avec une direction d'Est en Ouest, par bombardement massif à haute altitude. L'objectif est atteint avec seulement 2 blessés. Les B-17 du 92nd BG, 39 B-17 du 351st BG et 36 B-17 du 457th BG faisaient partie de cette mission. Largage des bombes à 20.000 pieds d'altitude, avec de bons résultats. Pas de Flak, ni de chasse ennemie au-dessus de l'objectif.
. .. . Le bombardement de Maintenon De 17H00 à 17H30, bombardement du viaduc de Maintenon par 32 bombardiers quadrimoteurs anglo-américains. 2 civils tués et 30 blessés. 130 bombes dont 30 sur l'objectif.
Rapport de la Défense Passive . . Le bombardement de Bailleau-sous-Gallardon A 18H30, bombardement de la voie ferrée de Bailleau-sous-Gallardon au lieudit "Pont-sous-Gallardon" par 5 chasseurs-bombardiers anglo-américains attaquant en semi-piqué à très basse altitude. 10 bombes sont larguées sur la voie ferrée et l'objectif est atteint. 1 civil blessé.
. Rapport de la Défense Passive .. . Le bombardement de La Puisaye A 20H15, bombardement de la gare de La Puisaye (lieudit "Glatigny") par une dizaine de bi-fuselés (P-38). La ligne est coupée en un point, les 8 autres bombes tombant dans les bois alentours. Une bombe non éclatée demeure "aux Messuintes". La ferme "Bathilde" et les maisons du hameau "Glatigny" sont endommagées.
Dernière mise à jour:
13/10/2024 |
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