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Depuis sa création en 1996, l'Association FORCED LANDING a pour objectif d'honorer la mémoire de tous les aviateurs qui ont combattu (et souvent donné leur vie) durant la seconde guerre mondiale pour repousser l'occupant nazi et redonner à la France sa liberté. Notre travail se concentre sur le Département de l'Eure-et-Loir (28).
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LE RESEAU D'EVASION SHELBURN | ||
LA NAISSANCE DE CE RESEAU En 1934, Lucien DUMAIS (franco-canadien)
rejoignit le Régiment des Fusiliers Mont-Royal à l'âge de 29
ans, comme soldat de réserve, puis il devint Sergent en 1939. En
1940, il participa au Raid de Dieppe mais fut capturé par les
Allemands. Après quelques dizaines d'heures entre les mains de
l'occupant nazi, il put s'échapper, aidé de Français, pour
rejoindre Marseille puis Gilbraltar par le réseau "Pat O'Leary".
Il regagna l'Angleterre et, après quelques mois, il fut recruté
par l'Intelligence Service M.I.9 (service secret britannique)
pour former une réseau chargé de l'évacuation des aviateurs
alliés en France, le réseau Shelburn. En effet, la formation de ces aviateurs
était longue et coûteuse (2 ans et 30.000 dollars pour un
pilote) et le retour de ces survivants en Angleterre devenait
important. De même, le Réseau "Comète" installé dans le Sud de
la France permettait l'évasion des aviateurs par les Pyrénées et
Gibraltar était efficace mais le retour de ses aviateurs étaient
trop longs et complexes. Ainsi, dès Novembre 1943, Lucien DUMAIS
(dit "Léon") aidé de Raymond LABROSSE (son radio), vinrent
organiser et diriger le réseau d'évasion "Shelburn". Un réseau
de "logeurs" et de "convoyeurs" fut mis en place à Paris et à
Saint-Brieuc. La traversée de la Manche devait se faire
par une unité spéciale de la Royale Navy, la 15ème flottille,
composée de navires armés MGB (Motor Gun Boat) très maniables
équipés de moteurs puissants et silencieux. Leur vitesse de
pointe était de 35 noeuds et la traversée de la Manche se
faisait en moins de 4 heures (soit 180 km) jusqu'au Port de
Dartmouth, en Angleterre. LE FONCTIONNEMENT DU RESEAU Provenant de différents lieux de France,
les aviateurs alliés étaient pris en charge par les membres du
réseau SHELBURN. Bien souvent, on venait les chercher en train
dans les campagnes pour les regrouper secrètement à Paris. A Paris, les "logeurs" se chargeaient de
prendre les "colis" aux gares, d'encadrer ces aviateurs, de les
réunir si possible, de les loger et de les nourrir. Bien
souvent, un même aviateur était relogé successivement chez
différentes personnes afin de dissiper les soupçons des voisins
et surtout de la Gestapo. A noter que ces aviateurs étaient
durement interrogés pour éviter l'infiltration d'agents ennemis.
Parfois, les transports intra-muros se faisaient en métro où le
risque était grand car la Gestapo y avait des agents en civil
pour débusquer les comportements suspects. Le chef de la branche
parisienne était un dénommé Paul Campinchi. Après quelques jours
d'hébergement à Paris, les "logeurs" redéposaient leurs colis à
la Gare Montparnasse pour être transportés par un convoyeur
jusqu'aux gares de Saint-Brieuc, de Châtelaudren ou de Guingamp,
en Bretagne. Les aviateurs étaient alors munis de faux papiers
avec des noms bretons. En cas de contrôles par les autorités
allemandes (ou françaises), le convoyeurs faisait passer ses
aviateurs pour des sourds et muets. L'ensemble des aviateurs
étaient ensuite logés provisoirement chez des résistants locaux
(des "hébergeurs"). Lorsqu'une nuit sans lune s'annonçait et
qu'un voyage était confirmé par radio (avec le message "Bonjour
à tous dans la Maison d'Alphonse"), les membres du réseau
Shelburn préparaient l'opération d'évasion en réunissant
l'ensemble des aviateurs dans la maison de Mr J. Gicquel dite
"la Maison d'Alphonse", demeurant à deux kilomètres de l'Anse de
Cochat, plage choisie pour les opérations d'évacuation. Cette
plage fut appelée "Plage Bonaparte" par les résistants. La
première évasion par la Plage Bonaparte se fit le 28 Janvier
1944 avec 18 aviateurs regagnant l'Angleterre le même jour. Conduits de nuit par les Plouhatins qui
connaissaient bien les falaises, les aviateurs étaient amenés
sur la plage à marée basse en passant au travers de la lande et
d'un champ de mines, puis marchaient dans l'eau jusqu'à la
taille et attendaient (parfois longtemps) deux ou trois barques
(sans moteur) qui les transportaient ensuite à trois kilomètres
du rivage où une vedette armée de la Royal Navy (la MGB 503),
les attendait. Tout cela, sous le nez des Allemands qui avaient
un Blockhaus sur les hauteurs des falaises de l'Anse de
Cochat...
Vedette
MGB du réseau Bonaparte L'opération a pu être menée à
bien à huit reprises, permettant l'évasion de 142 américains et
canadiens.
LA MAISON D'ALPHONSE La maison de la famille Gicquel souleva les
soupçons des Allemands durant l'été 1944 mais, jamais,
l'occupant n'eut la preuve de l'activité clandestine des
Gicquel. Ainsi, dans le doute, ils ne furent pas exécutés par
les soldats allemands brûlèrent leur maison au lance-flammes. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques
pierres de la "Maison d'Alphonse". LES EVADES D'EURE-ET-LOIR Le Réseau d'évasion "Shelburn" prit en
charge sans doute plusieurs aviateurs tombés en Eure-et-Loir
mais, pour l'instant, le seul connu est Robert SWEATT abattus le
07 Janvier 1944 au-dessus de Bouville. Blessé lors de
l'évacuation de son appareil, Robert SWEATT fut soigné un mois
environ par deux résistants locaux de Montboissier puis il fut
remis au Réseau Shelburn. Pour cela, un certain Mr Deaudeville
de Maison-Alfort le prit en charge à partir de la gare de
Moriers (près de Bonneval) et fut transporté à Paris. De Paris
où il resta sans doute quelques jours, il rejoignit le village
de Plouha. Le 23 Mars 1944, il escalada les falaises de la Anse
de Cochat avec 25 autres de ses camarades et rejoignit
l'Angleterre le même jour grâce au réseau Bonaparte.
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Dernière mise à jour:
03/02/2024 |
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