Traduction

Depuis sa création en 1996, l'Association FORCED LANDING a pour objectif d'honorer la mémoire de tous les aviateurs qui ont combattu (et souvent donné leur vie) durant la seconde guerre mondiale pour repousser l'occupant nazi et redonner à la France sa liberté. Notre travail se concentre sur le Département de l'Eure-et-Loir (28).

 


JOURNEE DU 06 JUILLET 1944

 

Ce 6 Juillet 1944 fut une journée très ensoleillée, autorisant naturellement une activité aérienne très importante, avec de nombreuses attaques et bombardements en Eure-et-Loir. 

 

Le crash du P-47 de Bû

Ce matin du 06 Juillet 1944, les P-47 du 78th FG, 83rd FS sont chargés d'une mission de bombardement à Orléans/Montargis. L'itinéraire prévu fut Herne Bay, Le Tréport, Orléans, Montargis puis même route à l'envers. La visibilité était bonne.

A 06H15, dans les environs de Rambouillet et à 15.000 pieds d’altitude, les chasseurs américains traversèrent un épais nuage et lorsqu’ils en sortirent, ils se retrouvèrent sous une formation allemande de 20 Fw-190. Un inévitable combat s’engagea à la défaveur des pilotes américains (en plongeant les Allemands bénéficiaient de plus de vitesse).

Les Fw-190 impliqués dans ce combat semblent appartenir au I./JG2 et III./JG2.

Touché par un des Fw-190, le P-47 n°42-26536 (Code "HL-M") piloté par le 2nd Lt Robert E. MULLINS (matr. 0-689804) du 78th FG, 83rd FS  s'écrasa au milieu d'un village, dans un jardin au centre du bourg de (Nord-Est de Dreux). Il est détruit à 99%.

Le pilote fut retrouvé mort dans un autre jardin voisin. Le pilote est immédiatement identifié (Robert E. MULLINS) et son corps fut transporté à la mairie pour être inhumé dans le cimetière communal le soir même.

Rapport allemand du crash du P-47 du Lt MULLINS à BÛ

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Rapport MACR n°6699 (P-47 du Lt MULLINS)

Dog Tag retrouvé par les Allemands sur le corps du Lt Robert MULLINS ce 06 Juuillet 1944

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Le corps du Lt Robert MULLINS fut exhumé après la guerre et transféré aux USA, au cimetière Evergreen Washelli Memorial Park, Washington (source: Site "Find a Grave").

     

Il semble que la perte du P-47 du Lt MULLINS soit revendiquée par l’Uffz Rolf KÄMPFE, de la 9./JG2 à 6H27 au Nord-Ouest d’Evreux.

Parallèlement, le 78th FG revendiqua lui aussi deux victoires sur des Fw-190. Les Lt Foy E. HIGGINBOTTOM et Franklin R. PURSELL de la 83rd FS déclarent chacun une victoire sur deux Fw-190 mortellement atteints près de Rambouillet à 06H15:

- Le premier Fw-190 s'écrase et son pilote a le temps de sauter en parachute.

- Le second Fw-190 s'écrase avec son pilote.

Les archives allemandes confirment que trois Fw-190 sont abattus dans les environs : l’Uffz Alfred BEIS de la 1./JG2 s’écrase vers Mantes, le Lt Willi STRATMANN de la 4./JG2 parvient à sauter en parachute vers Pontoise et enfin le Lt Hans-Joachim KUHN du Stab./JG2 fait un atterrissage forcé au Sud-Ouest de Mantes-la-Jolie.

 

Un combat dans le ciel chartrain

A 07H15, un nouveau combat aérien s’engage au-dessus de la ville de Sours, à l’Est de Chartres, opposant ainsi deux P-47 du 56th FG et deux Me-109 de la 7./JG3.

Sans doute séparé lors d’une précédente attaque ennemie vers Bernay à 06H15, le Flight « Rouge » du 56th FG, 63rd FS fut séparé et les Lt Barney P. CASTEEL et Thomas GUERRERO (respectivement n°1 et n°2 du Flight Rouge) continuèrent seuls leur route sans leurs deux autres camarades (Lt Samuel LOWMAN et Lt James KYLE).

En arrivant dans les environs de Chartres par le Sud-Est, les deux pilotes américains aperçurent deux appareils ennemis, identifiés comme étant des Fw-190 et les prirent en chasse.

Equipés d’une bombe, les deux Fw-190 les larguèrent immédiatement afin de s’alléger au maximum. Elles tombèrent entre les gares d’Houville et de Nogent-le-Phaye.

Voici le témoignage du Lt Thomas GUERRERO : « Je volai en position n°2 dans le Flight Rouge composé des Lt Casteels, Guerrero, Lowman et Kyle. Les pilotes en position n°3 et 4 furent séparés du Flight plus tôt au cours de la mission.

Pendant que nous volions au Sud-Est de la ville de Chartres à 17.000 pieds d’altitude, deux Fw-190 furent perçus approchant du Sud à approximativement 15.000 pieds d’altitude, à un demi mile à notre gauche. Puisque les appareils ennemis étaient à 10 heures de nous, nous plongions à gauche et, au même instant, les Fw-190 plongèrent à droite. Etant plus haut, nous bénéficions de plus de vitesse. Les deux Fw-190 nous emmenèrent au-dessus de l’aérodrome de Chartres à environ 12.000 pieds d’altitude mais la Flak ne rentra pas en action. Le Lt Casteels prit en chasse celui de gauche et je me chargeai de lui de droite. A 300 yards de distance, je tirai une longue rafale et mes tirs atteignirent l’ensemble du fuselage et de la cabine de pilotage. Le Fw-190 fit demi-tour et le pilote allemand sauta en parachute. L’appareil s’écrasa et explosa au contact du sol à environ cinq miles à l’Est de Chartres et je vis un parachute atteindre le sol au Sud de la ville. J’observai également le Lt Casteel abattre l’autre Fw-190. Je revendique donc la destruction d’un Fw-190 ».

Lt Thomas GUERRERO (Nigel Julian)

 

Le P-47 n°42-26293 piloté par le Lt GUERRERO tira 642 balles de calibres 50 mm. Ce pilote sera abattu lors d’une autre mission le 18 septembre 1944. Gravement brûlé, il fut hospitalisé durant un an et put se marier en Mai 1945. Il décèda en 2008.

Rapport de combat du Lt Barney P. CASTEEL

 

Le Lt Casteels revendiqua également avoir abattu l’autre Fw-190 avec 263 balles de 50 mm à 4 ou 5 miles à l’Est de Chartres.

Rapport de combat du Lt Thomas GUERRERO

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Les archives allemandes confirment ces faits qui ont opposé les P-47 du 56th FG aux Me-109 du 7./JG3. Vers 08H00, deux Me-109 ont été en effet déclarés perdus en combat aérien, les deux pilotes devant abandonner leurs appareils et sauter en parachute. Le Me-109 G-6 n°412578 du Lt Wolfgang RENSTCH et le Me-109 G-6 n°165444 (Code « 4 » blanc) du Fw Alois SAUTER s’écrase à Sours. Les deux pilotes seront hospitalisés à Chartres.

A noter que le Lt Wolfgang RENSTCH déclara avoir touché un des P-47 et en revendiqua une victoire à 08H12 au Nord de Chartres. Il n’en est rien, bien entendu…

   

P-47 n°42-25531 du Lt CASTEEL (NARA) et Photo Lt CASTEEL (Collection Nigel Julian)

 

  

Le bombardement de la gare et du viaduc de Maintenon

A 09H15, une formation de 36 bombardiers moyens B-26 appartenant au 391st BG survole le ciel de Maintenon et prit pour cible sa gare et son viaduc. Répartis en trois pelletons de six appareils, à une altitude 2000/2500 mètres, soixante-dix bombes de 500 Kg sont larguées sur l’objectif qui est atteint. On ne dénombra pas de victime mais deux arches du viaduc furent coupées. La partie centrale de la gare de Maintenon s'effondra sous l'effet du souffle et les voies ferrées furent coupées en 7 endroits. Une bombe tombée sur la voie 14 fit un entonnoir de 18 mètres de diamètres et de 7 à 8 mètres de profondeur!

 

Quelques instants après, la formation continua sa route et bombarda également la voie ferrée de Bailleau-sous-Gallardon (Hameau « Baillolet »). Venant de l’Est, les bombardiers américains (toujours organisés en trois pelletons de six appareils) y larguèrent une quarantaine de bombes.

 

Toujours à 09h15, 36 A-20 du 416th BG, répartis en trois box, bombardèrent également la gare d’Epernon à 12.000 pieds d’altitude. La cible fut atteinte et la ligne Paris-Brest fut atteinte par 10 bombes mais 70 bombes tombèrent à coté, provoquant la mort d’une personne.

Epernon (Photo aérienne prise le 07 Juillet 1944) et Plan du viaduc de Maintenon réalisé par la SNCF (Source : Jérémy VACHERON)


Le bombardement de la gare de Theuvy

 A 09H30, les chasseurs-bombardiers américains attaquent la voie ferrée de St-Sauveur/Levasville et de Theuvy-Achères (au Nord de Chateauneuf-en-Thymerais). Ils larguent successivement à très basse altitude, en semi-piqué, dix bombes sur St-Sauveur et sept bombes sur Theuvy. La gare de Theuvy fut atteinte avec cinq wagons de pailles brûlés. De toute évidence, les wagons stationnés en gare de Theuvy attirèrent l’attention des pilotes alliés qui le prirent pour cible. On dénombra deux civils tués, un blessé, deux immeubles détruits et 33 immeubles détruits endommagés.


Rapport de la Défense Passive (source: AD28)
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Le bombardement de Lucé

Ce 6 juillet 1944, la RAF décide de bombarder un dépôt de carburant allemand situé dans l'agglomération chartraine. Cette mission sera confiée à 23 bombardiers B-25 Mitchells dont :

- 14 appareils du 180 Squadron qui décollèrent de leur base de Dunsfold à 11H50

- 12 appareils du 226 Squadron qui décollèrent de la même base à 12H05.

La formation arriva au-dessus de Chartres à 13H12 avec une absence de nuages sur l'objectif et une visibilité de 10 à 15 miles. La Défense Passive de Chartres observe 4 vagues de bombardiers (3 de 6 et 1 de 5), attaquant du Nord vers le Sud.

Une défense anti-aérienne (lourde mais imprécise) fut rencontrée au Sud de Chartres. Les bombes furent larguées à une altitude de 9.500 à 14.000 pieds. Les explosions furent observées mais il semble que la majorité des bombes (au nombre de 46) manquèrent leur cible et tombèrent au Petit-Lucé. Les maisons au 77, 79, 124 et 132 de la Rue de la République furent totalement détruites ainsi que la Rue François-Foreau. Deux bombes tombèrent également de part et d'autre de la voie ferrée. Des torpilles se trouvant dans un wagon furent projetées au sol mais n'explosèrent pas. Huit civils furent tués et 3 blessés.

 

Rapport de la Défense Passive de Chartres du 06 juillet 1944 et Dépêche d'Eure-et-Loir du 8 Juillet 1944 (source: AD28)

 

Photo aérienne de Lucé le 06 Août 1944 (source: AD28)

Carte de Lucé en 2024

 

Tous les bombardiers B-25 du 180 Squadron rentrèrent à leur base sains et saufs à 14H30.

Photos du 180 Squadron et de ses B-25 Mitchell en 1944 à Dunsfold

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 Le combat aérien au Nord de Chartres

Les 23 bombardiers B-25 Mitchell qui bombardèrent Lucé à 13H12 furent fortement escortés par des Spitfire du 66 Squadron, du 331 Squadron et du 332 Squadron (initialement pour la destruction d'un dépôt de carburant près de Chartres).

Or, en approchant de l’objectif, à 13H15, quelques 20 chasseurs allemands (Fw-190 et Me-109) attaquèrent et les Spitfire répondirent vigoureusement.

Les pilotes du 66 Squadrons abattent trois chasseurs ennemis mais perdent l’un des leurs, le W/O Arthur McKIBBEN (matr. R-97019) dont l’appareil (Spitfire IX n° de série ML123) s’écrase à Moussonvilliers (61), près de la Ferté-Vidame à 13h30. Ce dernier aura la vie sauve et sera fait prisonnier. Il aura été très certainement abattu par le pilote allemand, Lt ELSNER de la III./JG2 qui revendique un Spitfire entre Evreux et Dreux à 13H10. Le W/O Arthur McKIBBEN sera emprisonné au camp Luft L7 de Bankau (près de Kreuzburg) et portait le n° de prisonnier 398.

Rapport allemand du crash du Spitfire du W/O Arthur McKIBBEN

 

Les Spitfire du 331 et 332 Squadron (pilotes norvègiens) prennent également part à ce combat et revendiquent également cinq Me-109 et  trois Fw-190 à 20 miles au Nord Ouest de Chartres:

  

 

De toute évidence, les Spitfire se sont opposés aux Me-109 du II./JG2 mais également aux Fw-190 du III./JG2.

En effet, les archives de la II./JG2 relatent ce combat aérien mais sa localisation est plus confuse. Quatre appareils sont abattus par des Spitfire :

- Me-109 G-6 n° de série 412715 de la 5./JG2 piloté par le Gefr. Alfred RUTH abattu à Villacoublay (pilote saute en parachute. Blessé).

- Me-109 G-6 n° de série 165305 de la 7./JG2 piloté par l’Uffz Werner THÖMER abattu à Beaumont-le-Roger (pilote saute en parachute. Blessé).

- Me-109 G-6 n° de série 164923 de la 8./JG2 piloté par l’Uffz Wolfgang PFEIFFER abattu vers Conches (pilote saute en parachute. Blessé).

- Me-109 G-6 de la 5./JG2 piloté par l’Uffz Gerhard ILLE abattu au Sud de Paris.

 

Voici le témoignage de l’Uffz Gerhard ILLE qui situe ces faits, probablement à tord au 8 Juillet 1944 :

«  Ce jour-là, nous étions six appareils en opération au Sud de Paris, deux Fw-190 du Geschwader-stab s’étant joints aux quatre Messerschmitt du groupe, moi-même pilotant le seul appareil aligné par ma 5. Staffel. Vers 6.000 mètres d’altitude, nous avons été engagés dans un combat aérien contre un grand nombre de Spitfire, chacune de nos machines étant bientôt poursuivie par deux ou trois chasseurs ennemis. Atteint plusieurs fois par des projectiles dans l’empennage et dans les ailes, j’ai tenté, sans succès, d’échapper à ce cercle en changeant vivement et plusieurs fois de cap, des Spitfire se retrouvant l’instant d’après aussi bien à ma droite qu’à ma gauche. Sans autre alternative, j’ai dû sauter de ma machine désemparée vers cinq mille mètres et me laissait tomber de près de 500 mètres avant d’ouvrir mon parachute, ayant encore en mémoire la fin tragique du Lt Temmler tué le 25 juin précédent dans des circonstances semblables. J’eus encore le temps d’observer la chute à peu de distance d’un Spitfire, sans savoir s’il avait été touché par moi ou l’un des mes camarades. Nous avons dû ce jour-là perdre deux autres Messerschmitt, ces pertes s’étant limitées à l’aspect matériel, sans conséquences pour les pilotes ».

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La seule victoire obtenue par les pilotes allemands est attribuée au Lt Karl-Heinz ELSNER de la III./JG2 (10. Staffel) qui déclare avoir abattu un Spitfire vers Dreux/Saint-André-de-l’Eure à 13H10.  Aucune perte déclarée dans les rangs de la III./JG2.

Bien que le lien avec ce combat ne soit pas formel, un rapport de la Défense Passive indique "Vers 13H00, un avion s'abat en flammes dans la partie Nord du Bois de Pinson sur la Commune de Favril. Cet appareil a communiqué le feu au taille environnant. Plusieurs hectares de bois ont été consumés".

 

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Le crash du P-47 du 405th FG près de Dreux

En début d’après-midi du 06 Juillet 1944, les P-47 du 405th FS décollent de leur base pour bombarder une ligne de chemin de fer dans le Sud Ouest parisien.

Au même moment :

- A 14H40, les voies ferrées de la banlieue chartraine (Chartres/Berchères et Chartres/Illiers) furent également bombardées par dix chasseurs-bombardiers (20 bombes larguées).

- A 15H00, la gare de La Loupe était une nouvelle fois bombardée par sept chasseurs-bombardiers à basse altitude (20 bombes larguées).

S’agissait-il des P-47 du 405th FG?

Une fois la mission de bombardement réalisée, les P-47 continuèrent leur mission sur des objectifs d’opportunité, ce qui amena la formation de cinq appareils dans la région drouaise.

A Villemeux-sur-Eure (Sud-Est de Dreux), vers 15H10, le Lt SAVAGE prit pour cible un camion lorsqu’il vit le Capitaine JENKINS continuer sa route vers le Nord-Est de Dreux et rencontrer la Flak.

Le restant de la formation tenta de rejoindre le Nord de Dreux mais cette Flak, intense, lourde et légère à la fois, entra à nouveau en action.

A une altitude de 1.500 pieds, les appareils plongèrent pour gagner en vitesse mais un obus réussit à atteindre la queue du P-47 du Lt HINKLEY. De son côté, le Lt SAVAGE fit une violente manoeuvre pour se mettre hors de portée de la Flak mais il perdit de vue le Lt HINCKLEY.

Lourdement endommagé, le Lt Ralph E. HINKLEY (matr.: 0-810373) du 405ème FG, 510th FS est forcé d’abandonner son P-47 D-15 n°42-76272 en flamme près de Dreux et saute en parachute. Il regagne le sol sain et sauf et s’empresse d’enterrer son parachute pour le cacher. Or, il est surpris par un soldat allemand qui le fait prisonnier. Parti en captivité, il sera conduit au Stalag Lutf 1, en Allemagne, où il retrouvera un de ses camarades, le Lt. John W. Drummond lui aussi du 510th FS.

 

   

Lt Ralph HINCKLEY et son P-47 (droits réservés)

 

 

Dessin  humoristique représentant le Lt. HINCKLEY surpris par un soldat allemand alors qu'il enfouissait ses effets de vol. Ce dessin a été réalisé par Charles MOHRLE qui était pilote dans le même squadron.

Rapport MACR n°6873 (P-47 du Lt HINCKLEY)

Le bombardement de Nogent-le-Rotrou

A 16H30, la gare de Nogent-le-Rotrou subit un bombardement. Une bombe tombe au 35, Avenue Foch, endommageant un hangar, une autre à proximité endommage une grange ainsi que les commerces situés au 35 et 37 de la même Rue. Une autre tombe sur un petit bureau, Rue Sainte-Anne. Les toits de la ferme de la Messesselle furent soufflés et des locaux furent détruits à la Tannerie Villette.

  

Rapport de la Défense Passive et article de la Dépêche d'Eure-et-Loir du 10 juillet 1944 (source: AD28)

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Le nouveau bombardement de la gare de Chartres

A 16H05, l'agglomération chartraine est une nouvelle fois la cible de 12 chasseurs-bombardiers attaquant successivement en semi-piqué. L'objectif est la gare de triage de Chartres ainsi que les wagons parqués entre les Vauroux et Poiffonds. 24 bombes de 250 Kg sont larguées.

A noter que l'une des bombes larguées par un appareil ne s'est décroché qu'au moment où l'avion entamait sa ressource et la distance des points d'impact des deux projectiles fut de 1.700 mètres! Un unique blessé fut recensé (dans la Rue Philatère CHASLES). Des dommages furent importants, les voies de triage furent coupées et des wagons furent incendiés.

Les pompiers de Lucé signalent des bombes sur les lignes depuis Poiffonds jusqu'à la Rue Philatère CHASLES et dans les champs. Un feu d'herbes s'est déclaré Rue de Mainvilliers à Lucé, face au dépôt d'essence. Une maison écroulée Impasse Pasteur à Mainvilliers.

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La perte de deux A-20 du 410th BG après le bombardement de Chérisy

En fin d’après-midi, 37 A-20 du 410th BG, 647th BS décollent de leur base anglaise avec pour mission de bombarder l’embranchement de la voie de chemin de fer à Chérisy, près de Dreux..

L'itinéraire choisi est l'Ouest de Lisieux, Conches, Dreux puis retour par le Nord de Chartres, Sud de Verneuil, Ouest de Lisieux.

Peu avant 20H00, la formation américaine, constituée en plusieurs vagues de bombardiers, approche de l’objectif, les appareils ouvrent leurs soutes à bombes et se préparent à larguer leurs projectiles au signal qui sera donné par l’avion de tête.

Or, au-dessus de l’objectif, la Flak entra en action avec une précision redoutable et, ceci, même pendant le bombardement qui dura deux minutes. Deux bombardiers A-20 sont alors mortellement touchés et 14 autres appareils sont légèrement endommagés par cette défense anti-aérienne allemande de la ville de Dreux.

C’est ainsi qu’à 19H58, le A-20J-15 Nr 43-21715 piloté par le Lt William Leslie FAGAN du 410th FG, du 647th FS reçut un tir direct dans le moteur droit et fut immédiatement recouvert de flammes. Il tourna violemment à droite et plongea vers le sol  pour s'écraser sur le territoire de la commune de Germainville, à l’Est de Dreux. Cet appareil se situait en position n°1 dans le second Flight du troisième box.

Le corps du 1st Lt William L. FAGAN (matr. 0-747776)  repose désormais à St-Laurent-sur-Mer.

Voici les membres de l'équipage:

Pilote

Lt William Leslie FAGAN

matr. 0-747776

Tué

Bombardier

Lt Daniel William WILSON

matr. 0-750161

Tué

Armorer Gunner

S/Sgt John William NELSON

matr. 35788029

Tué

Mechanic Gunner

S/Sgt Kenneth Elliott MELONEY

matr. 31314009

Tué

 

Rapport allemand du crash du A-20 n°43-21715 à Germainville

 

Rapport MACR n°6702 (A-20 piloté par le Lt FAGAN)

 

Trente seconde après le bombardement, un second appareil, le A-20 G-30 Nr 43-9490 piloté par le 2nd Lt Theodore Roosevelt STABLEIN du 410th BG, 647th BS est également touché par la Flak au niveau du moteur et de l’aile droite à 12.000 pieds d'altitude. Le feux se déclare dans l’appareil et ne peut être maîtrisé. La communication entre le pilote et les mitrailleurs a été rompue. Seul le pilote réussit à évacuer l’appareil qui s'écrase quelques secondes après dans un champ près du cimetière d'Ouerre, au Sud-Ouest de Dreux.

Voici le témoignage du S/Sgt Thomas BACVAR (qui se situait dans un autre appareil de la même formation): "J'étais mitrailleur dans le A-20 G n° de série 43-10220 le 06 Juillet 1944 avec le Lt R. B. WILLIS comme pilote. Nous étions en dernière position dans la formation. Juste après le bombardement de Dreux, je vis un appareil tombé en flammes. Le moteur droit et l'aile étaient en feu. L'avion s'enflamma et l'aile droite explosa. L'appareil s'écrasa dans un champ ouvert et explosa. Je vis un parachute quitter l'appareil cinq secondes avant qu'il n'explose. Je ne savais pas qui pilotait l'avion jusqu'à mon retour à la base où on me dit que le 2Lt STABLEIN et son équipage était manquant. L'appareil que je vis brûler puis s'écraser était un A-20. Le parachute que je vis ne fut pas complètement ouvert, semble t'il".

Le pilote, le 2nd Lt Theodore STABLEIN réussit à sauter en parachute à 4.000 pieds d'altitude et à regagner sain et sauf la terre ferme, après avoir frappé un arbre, près d’un chemin menant de Charpont à Ouerré. Mme Anne Bourson vint à son aide et M. GEFFROY lui donna immédiatement des habits d’ouvrier et l’emmena à Ouerré via le chemin de Charpont/Ouerré. En alerte, des soldats allemands arrivèrent et les contrôla à l’entrée du village, sans être inquiétés, l’aviateur américain restant en retrait, sans dire un mot.

Il fut caché à Ouerré chez Mme Angèle Lizarralde (dans la cave) jusqu’à l’arrivée des troupes américaines le 16 Août 1944 et fut libéré ainsi, regagnant l’Angleterre le 19 Août. Cette mission du 6 Juillet était sa 24ème, la première ayant eu lieu le 25 Mai 1944.

Dans un premier temps, le corps du sergent  Henri HAPPEL (matr. 32771580) fut retrouvé à Ouerré, près de l'appareil (gravement brûlé et partiellement décapité). Il fut inhumé de nuit dans une tombe commune avec le S/Sgt gage au cimetière d’Ouerre malgré le désaccord des Allemands qui craignaient la venue d’une foule trop nombreuse et hostile.  Une pale d'hélice fut utilisée en guise de croix, par M. Bourguillot.

Ils reposent désormais au cimetière américain de St-Laurent-sur-Mer (S/Sgt HAPPEL - Plot I, Row 27, Grave 4).

 

Voici les membres d'équipage:

Pilote

2nd Lt Theodore Rossevelt STABLEIN

matr. 0-750475

Evadé

Armorer Gunner

S/Sgt James Frederick GAGE

matr. 36816705

Tué

Mechanic Gunner

S/Sgt Henry Edward HAPPEL

matr. 32771580

Tué

 

Rapport allemand du crash du A-20 n°43-9490 à Ouerre

Rapport MACR n°6703 (A-20 piloté par le 2nd Lt STABLEIN)

Rapport d'évasion du 2nd Lt STABLEIN

 

A-20 du 410th BG

 

Nouveau bombardement de l'agglomération chartraine

A 20H20, le terrain d'aviation de Chartres est la cible d'un bombardement par une formation de 3 vagues de bombardiers (une de 9 et deux de 12). Le nombre de projectile est indéterminé et seul le terrain d'aviation est endommagé, sans dommage aux civils.

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Dernière mise à jour: 27/12/2024
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