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Depuis sa création en 1996, l'Association FORCED LANDING a pour objectif d'honorer la mémoire de tous les aviateurs qui ont combattu (et souvent donné leur vie) durant la seconde guerre mondiale pour repousser l'occupant nazi et redonner à la France sa liberté. Notre travail se concentre sur le Département de l'Eure-et-Loir (28).
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| JOURNEE DU 17 JUIN 1944 | ||||||||||
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Après une journée très pluvieuse
le 16 Juin 1944 et donc sans activité aérienne, le 17 juin 1944
se montre bien plus mouvementé.
LE CRASH DE TROIS P-38 DU 367th FG A MAILLEBOIS ET DAMPIERRE-SUR-AVRE Vers 14H30,
le 393ème FS, volant à 2.500 pieds d'altitude, est surpris
dans le secteur Dreux-Evreux par huit Me-109 et deux Fw-190
qui effectuent une première passe très rapide avant de
disparaître dans la couche de nuages. Les P-38 américains
très surpris n'ont pas le temps de se débarrasser de leurs
bombes avant la fin de la première attaque. Même après avoir
largué leurs bombes, les pilotes américains (dont plusieurs
sont des remplaçants peu expérimentés) ont du mal à se
regrouper. Apparemment plus expérimentés
et agressifs, les Allemands répètent leur attaque et s'en
suivit une mêlée confuse. Le leader du 393ème FS, le
Capitaine GRIFFIN poursuit un Me-109, en rase-motte, au
niveau des arbres. L'allemand est en perte de vitesse et
s'écrase. Le
P-38 J n°42-58060 piloté par le
Lt Earl PETERS (matricule: 0-756683)
du 367th FG
abat également un autre Me-109. Toutefois, ce dernier ne
vivra pas assez longtemps pour savourer sa victoire
puisqu'il est lui-même abattu par un autre Me-109, quelques
secondes plus tard. Son appareil s'écrasa à
Maillebois près du hameau "Dampierre-sur-Blévy" au
lieu-dit "Les Remises". Le pilote est tué.
Lt EARL L. PETER (Photo JL Gruson)
De même, le
P-38 n°42-104079 piloté
par le Lt George S. WHITE
(matricule 0-756530) du
367th FG s'écrase en flammes à
Dampierre-sur-Avre. Le pilote âgé de 22 ans périt
dans l'appareil qu'il pilotait exceptionnellement puisque ce
dernier était la mouture habituelle d'un autre pilote, Earl
ODY. Le P-38 crashé portait le nom de " Lucky" alors que
l'appareil attitré au Lt WHITE portait le surnom de "Mickey
Fine" (le surnom donné à son épouse était "Mickey").
2nd
Lt George WHITE
(Photo JL Gruson) .
A quelques kilomètres de ce
combat, les 17 P-38 du 392ème FS rencontrent à peu près au
même moment une autre formation allemande composée de 8
Me-109 et deux Fw-190. Les pilotes américains passent à
l'attaque et le Lieutenant Richard GARLAND descend un Me-109
tandis que le Lt Frank LEPPIN en endommage un autre. Le P-38 du
Lt Henry GILLESPIE
(matricule 0-756538) qui se trouvait à 2.500 mètres en
position de couverture, pique et vient se mêler au combat
mais il est aussitôt abattu par un Me-109. Les autres pilotes
rapportèrent qu'ils le virent pour la dernière fois avec le
moteur droit dégageant une épaisse fumée noire puis
plongeant à la verticale au travers des nuages. Il disparut
de leur vue et nul ne le vit tomber. En réalité, il trouva
la mort en s'écrasant également à
Maillebois, au lieu-dit "La Barberie". Son
P-38 J-15
portait le n° de Série
42-104180.
Lt GILLESPIE (source: Eugène DAMELL) .
Lt Henry GILLESPIE Surnommé « Troy », le Lt Henry GILLESPIE est né à Colman (Texas). Il fut directeur dans différents ranchs importants dans l’Ouest du Texas et le Kansas. Il épousa, Allie Mae McCLELLAN.
Les corps des Lt PETERS et GILLESPIE
furent ramenés à l'église de Maillebois par les habitants et
ils furent inhumés sur place l'un à coté de l'autre au
cimetière communal de Maillebois.
De retour à la base, les
pilotes revendiquèrent trois appareils allemands abattus.
C'était pour le 367ème FG sa première grande bataille et il
en fut tiré deux leçons: La première est que le groupe
pouvait se mesurer à des pilotes allemands chevronnés, la
seconde est qu'il y avait encore beaucoup de progrès à
faire. Trois hommes perdus dans cette action était un énorme
prix à payer pour seulement trois avions ennemis détruits. Cependant, 5 jours plus tard,
le 367ème FG subira une nouvelle et douloureuse défaite au
dessus de Cherbourg, perdant six P-38. Désormais, les corps des Lt
PETERS et GILLESPIE reposent au cimetière militaire
américain de St-Laurent-Sur-Mer (Plot C, Row 9, Grave 46 et
Plot C, Row 22, Grave 32).
Témoignage de M. Jean-Claude QUESNAY du 18 avril 1991:
"Ce 17 Juin, j'étais
avec mon père sur une exploitation forestière à Maillebois.
Nous étions en train de payer (c'était la fin de semaine)
les bûcherons qui abattaient du bois de chauffage destiné
aux paysans des environs. Vers 14H00, un combat aérien a eu
lieu au-dessus de nos têtes, en mettant aux prises des P-38
américains et un chasseur allemand. Les balles sifflaient et
nous nous sommes cachés avec mon père le long des stères de
bois. Cela a duré environ 5 minutes. Nous avons vu un P-38
tombé à environ quelques kilomètres de notre bois, après une
explosion. Nous avons vu de la fumée en direction du
village. Pendant ce temps, le combat continuait. L'avion
allemand, plus maniable se faufilait entre les P-38. C'est
alors qu'un deuxième avion américain est tombé, presque sur
nous, à environ deux cents mètres. S'ensuivit une formidable
explosion, puis un immense brasier. L'Allemand avait été
également touché et descendait avec son avion qui fumait: il
alla se poser dans la plaine, au-delà de notre bois.
Je me suis précipité avec mon
père près du P-38 qui brûlait. Il n'y avait personne d'autre
d'arrivé. Le poste de pilotage de l'avion qui brûlait était
à environ 50 mètres de l'avion en feu. Le pilite était mort.
Mon père m'a dit "l'allemand va venir voir, prends vite la
plaque du pilote pour qu'elle ne tombe pas dans les mains
des allemands". Nous sommes repartis dans le bois finir de
payer les bûcherons. Pendant ce temps après une heure,
l'allemand est revenu en auto, accompagné d'autres soldats
allemands; tout heureux de son exploit. Ils ont eu l'air de
chercher l'identité du pilote en vain puisque nous avions
ses plaques. Le soir des amis sont venus avec un cercueil
enlever les restes de cet américains (Henry Gillespie). Pendant ce temps, il en fut de
même à Maillebois pour l'autre pilote (Earl PETERS), tué lui
aussi. Les deux corps furent déposés en l'église de
Dampierre-sur-Blévy, couverts de fleurs par les habitants du
village.
Le 15 août 1944, nous étions libérés par l'armée PATTON qui
séjourna une nuit au château de Maillebois. Nous en avons
profité, avec le Maire du pays, pour porter aux officiers la
plaque de cet aviateur". . Les archives allemandes
confirment les circonstances de cet important combat aérien
entre Dreux, Nonancourt et Chateauneuf-en-Thimerais. En effet, le 17 Juin 1944, à
14H30, les Me-109 du III./JG3 basés à Marcilly-la-Campagne
et Francheville (entre Nonancourt et Evreux) décollèrent
pour une mission de chasse libre vers Carentan et Isigny. Peu après leur décollage, les
Me-109 du 7./JG3 affrontèrent des "deux queux" revendiquant
trois victoires entre 14H35 et 14H40: l'Uffz Georg KÜPP (au
Sud de Laons/Dreux), le Gehr. Paul WATZLAWIK (à 5 Km au Sud
de Damville) et le Fw. Nobert GEYER (au Nord de Brezolles)
obtinrent chacun une victoire. De leur coté, deux pertes
furent signalées dont le Hptm. Ulrich BENSCH
de la St III./JG3
qui trouva la
mort en tentant de poser son
Me-109 G-6 n°4114408 (Chevron
"1") vers
Thimert-Gâtelles.
Son appareil capote à
l'atterrissage.
Atrocement brûlé, dans son
avion totalement dévasté, sans aucun signe d'identité, le Lt
George WHITE est enterré à la hâte par deux témoins du crash
( M. Joseph GLE et Mme PHILIPPE) qui, ensuite éloigneront
les Allemands du lieu de l'accident et de la tombe de
fortune. Le 26 Juin 1944, le corps de
l'aviateur est transféré au cimetière de Dampierre-sur-Avre,
sous une stèle du "soldat américain inconnu". Après la libération de la
région, les troupes américaines déplaceront à nouveau son
corps au cimetière de Saint-André-de-l'Eure où il reposera
jusqu'en 1949, date à laquelle sa dépouille rejoint ses
camarades d'armes, sous la bannière américaine de la grande
nécropole de St-Laurent-sur-Mer (Plot C, Row 22, Grave 32). Entre temps, en 1948, les
investigateurs de l'armée américaine retrouvent les numéros
de série des mitrailleuses de l'appareil du Lieutenant
inconnu. Comparée aux registres, l'identité de l'aviateur
apparaît: la mémoire de George S. WHITE sort du néant. Menant ses recherches sur les
lieux du crash, M. Jean-Luc GRUSON retrouva de nombreux
morceaux du P-38 "Mickey Fine" et en envoya quelques uns à
Howards WHITE, le frère de l'aviateur. En 1995, grâce au travail
effectué par l'Association Forced Landing, l'épouse du Lt
George WHITE, Myriam CONNELY (remariée après la guerre) put
se recueillir sur les lieux du crash où l'aviateur perdit la
vie. Une plaque commémorative fut
inaugurée le 18 Juin 2004 à Dampierre-sur-Avre en la mémoire
du Lt George WHITE. Myriam CONNELY et de nombreuses
personnalités locales y étaient présentes.
. . L’ATTAQUE D'UN TRAIN
ALLEMAND A BAILLEAU-LE-PIN Vers 15h00, plusieurs bombes furent lancées d’avions sur un train vide allemand situé sur la voie de garage. La déflagration fut telle que le vitrail de Saint-Joseph et le vitrail de Saint-Chéron volèrent en éclat, les habitants virant aussi leurs demeurent privées de carreaux et les toitures eurent aussi à souffrir. .
LE CRASH DU MUSTANG DU 122 SQUADRON A MARVILLE-LES-BOIS A 18h25, six
Mustang du 122 squadron décollent de leur base anglaise pour
une mission de
reconnaissance armée. Vers 19H30, ils bombardent un train
et peu après, trois M-109 du IV./JG27
les attaquèrent vers Evreux et le pilote allemand Hans-Gunnar CULEMANN
du 7./JG27 touche mortellement le
Mustang III FX986 piloté par le Squadron
Leader Ernest Leslie
JOYCE qui s'écrase à
Marville-les-Bois.
Le pilote est tué. Ce pilote était le
Néo-Zélandais Ernest Leslie JOYCE qui avait 24 ans
(matricule 40770). Il naquit le 17 Février 1920 et, après
avoir quitté l’école, il travailla comme vendeur. Il
rejoignit le RNZAF en mars 1940 pour s’entraîner à WIGRAM
avant de partir pour la Grande-Bretagne en Octobre 1940.
Formé sur des Hurricanes en Operationnal Training Unit,
JOYCE fut intégré au n°3 Squadron, puis basé sur l’île
d’Orkney en Janvier 1941. Sa mission principale était
des patrouilles de convois dans le Sud jusqu’en Avril 1941
puis il commença des patrouilles de nuit au-dessus de
Londres. A la mi-1941, on le retrouve au Moyen-Orient où il
a rejoint le n°73 Squadron dans le désert occidental. Le 02 Février 1942, JOYCE
endommagea un Bf110 puis un Bf-109 le 11 Février et sans
doute détruit un autre Bf-109 le 12 Février. Dans les 6 mois
suivant, il endommagea 8 autres appareils dont un détruit. 5
de ses victoires eurent lieu la nuit. Début 1943, il
rejoignit le n°73 Squadron et devint commandant de vol
à la mi-Juillet. Il passa de Sergent-pilote à chef
d’escadron en moins de deux ans. En Avril 1944, JOYCE devint
commandant du Squadron 122 volant sur des Mustang. Il
détruisit un Heinkel 111 le 1er Mai 1944. Ce 17 Juin 1944, le Mustang
FX986 fut
déclaré perdu vers d’Evreux.
. DEUX VICTOIRES DU 122 SQUADRON VERS DREUX A 20H00, une autre formation de six Mustangs du 122 Squadron décollent pour une nouvelle mission de reconnaissance armée. Ils bombardèrent la gare de Bourg-Achard (27), ainsi qu'un train stationné en gare. Peu après, vers 21H00,
ils
.
LE BOMBARDEMENT DE BROU Le 17 Juin 1944, vers 21h15, deux groupes de 6 P-38 survolèrent la ville de Brou, puis firent deux vastes circuits au-dessus de la ville puis attaquèrent par bombardement successif en piqué, à très basse altitude. 24 bombes furent larguées et tombèrent principalement près des abattoirs, entre la Rue Triaureau et la Rue de Chartres, et près de la gare. Peu de personnes eurent le temps de s'abriter dans les caves ou tranchées. Trois personnes furent tuées (Mmes SCHUSTER et DEROIT dans une maison près des abattoirs et M. BEZAULT qui s'était mis à l'abri contre un mur de la Rue du Mail) et on décompta 15 blessés. 11 immeubles furent détruits, 10 furent rendus inhabitables et 40 furent endommagées. Le pont de chemin de fer et les silos voisins furent endommagés, ainsi que la voie ferrée fut coupée en plusieurs endroits.
LE BOMBARDEMENT DE COURTALAIN Le 17 Juin 1944, vers 21h15, une trentaine de chasseurs-bombardiers attaquèrent la gare de Courtalain du Nord vers le Sud, larguant ainsi 24 bombes environ. Ces chasseurs-bombardiers sont les P-51 du 339th FG chargés de bombarder un triage ferroviaire à Courtalain. Ils avaient décollé de leur base anglaise à 19h12 pour rentrer à 22h28. Les résultats du bombardement furent jugés excellents par les pilotes américains.
. LE CRASH DU P-51 DU Lt ARMISTEAD Au même moment, vers 21H15, les P-51 du 339th FG sont en mission d'escorte et de bombardement dans les environs de Chartres (Courtalain) et le P-51 n°42-106720 piloté par le Lt Walter Moore ARMISTEAD (matr. 0-668381) du 339th FG, 505th FS vole en position n°4 du Flight Bleu. A l'Ouest de Châteaudun, alors qu'il vole en formation à 5.000 pieds d'altitude et que l'objectif est en vue, il rencontre des problèmes mécaniques et se voit contraint de sauter en parachute à 1.500 pieds d'altitude. Son appareil s'écrase au sol (détruit à 100%) à Rahat, au lieudit à 9 Km au Nord de Vendôme. Dans des circonstances inconnues, le Lt ARMISTEAD est capturé et fait prisonnier au Stalag Luft 1.
Lt Walter M. ARMISTEAD et son P-51 n°42-106720 (source: Site American Air Museum) .
Rapport allemand du crash du P-51 du Lt ARMISTEAD (source: NARA) .
LE BOMBARDEMENT MEURTRIER DE LA LOUPE A 19H55,
trente six bombardiers américains A-20 appartenant au 410th
BG décollent de leur base anglaise avec pour mission de
bombarder le dépôt d’essence de la ville de La Loupe. A 21H30, la formation approche
de son objectif et larguent ses bombes (au nombre de 120
approximativement). Le bombardement endommagera un nœud
routier et le dépôt d’essence de la ville mais également le
centre ville lui-même occasionnant 56 tués, 36 blessés, 92
immeubles détruits, 83 inhabitables et 250 endommagés. Le retour à la base aura lieu
à 23H25 sans enregistrer de perte. Ce bombardement sera l’un des
plus meurtriers en Eure-et-Loir durant la seconde guerre
mondiale.
Centre ville de La Loupe détruit le
17 Juin 1944 .
LA MISSION DES P-38 DU 370th FG . Ce 17 juin 1944,
. UNE MULTITUDE D'ATTAQUES AERIENNES EN FIN D'APRES-MIDI
La fin d'après-midi du 17 Juin 1944 est marquée par une multitude d'attaques aériennes dans le Sud de l'Eure-et-Loir: - 18H30 à La Bazoche-Gouet, un convoi allemand est mitraillé par 4 chasseurs. - 20H00 dans la Forêt de Senonches, 6 chasseurs-bombardiers larguent 6 bombes sur un convoi allemand arrêté en forêt. - 20H20 à La-Croix-Du-Perche, 7 chasseurs-bombardiers larguent 7 bombes. - 21H00 à La Loupe, 54 appareils bombardent un noeud routier. - 21H00 à Courtalain, des appareils mitraillent la gare et le viaduc. - 21H30 à Bailleau-L'évêque: 12 chasseurs-bombardiers larguent 24 bombes à très basse altitude. 3 civils tués, 15 blessés, 11 immeubles détruits et 40 endommagés. - 21H45 à Oisème
A
Rapport de la Police de Chartres du 17 Juin 1944 (Source : AD28)
De même, le Me-109 G-5 n°110012 ("5 blanc") piloté par le Lt Karl-Heinz KAHLE de la 1./NAGr.13 est intercepté par des chasseurs alliés et s'écrase à l'Est de Chartres. Le pilote allemand est blessé.
Et enfin, le Fw-190 G-3 n°160380 ("8 jaune") piloté par l'Ofhr. Klaus SECKELMANN de la 2./SKG10 est également intercepté par un appareil allié et s'écrase à St-Aubin-des-Bois, près de Chartres. Le pilote est tué. ![]() Retour haut de page
Dernière mise à jour:
30/10/2025 |
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